Le brouillard se lève

Hier soir, les secrétaires du lycée nous ont prévenus que l'établissement serait fermé jusqu'à vendredi matin, seule l' AG de fin d'année  est maintenue jeudi après-midi . Techniquement, je suis presque en vacances puisque je ne travaille pas le vendredi... Si le brouillard n'avait pas stagné la plus grande partie de la journée à mes fenêtres, ce temps libre inespéré eût été idyllique : j'aime les surprises, le temps dérobé. Bernard est allé répéter avec Kan-B pour le concert de samedi 20 au Hakuna à Pertuis, mais je n'y assisterai pas puisque je serai à Grignan avec mes Fantômes.
Ce soir, c'est moi qui vais au  Hakuna ; Flore y menait l'atelier d'écriture, un guet-apens : il a fallu écrire une nouvelle en deux heures ; je me suis mise en pilote automatique et j'ai pondu un texte où il était question de train, de dimanche, de pluie et de traces qu'un personnage veut à tout prix laisser et un autre à tout prix effacer. La pluie règle tout. C'était presque une transe d'écrire comme ça, j'ai un solide mal de tête ; en plus, si le germe de l'histoire ne me déplaît pas, elle  a besoin d'être largement taillée, poncée et re-poncée... Marie me fait remarquer une chose curieuse, il n'y a aucune rature : ce n'était donc pas une formule, j'étais bel et bien en pilote automatique ! Mais j'avais écrit une bonne partie de l'après-midi, j'étais prête.
Il n'est pas tard, 23H30, mais tout le monde dort sauf les chats. Mal à la tête, pas sommeil, vraiment pas envie de dormir : je vais lire en haut pour ne pas réveiller B*, il travaille demain, lui ; s'il est au lit si tôt c'est que la répétition a dû l'épuiser et je crois bien qu'il m'en voudrait que je le réveille. Dans la voiture en revenant, j'écoutais Marcio Farraco, le ciel est parfaitement clair, il fait un froid de loup. J'ai pensé à protéger les agapanthes ; elles ont résisté à la neige mais elles ne résisteraient pas au gel.