Brodeuses

Je viens de voir un film qui résonne en moi avec douceur, un film où une fille rêve de sa mère qui lui caresse les cheveux sous un arbre, lumière grise, mèches rousses. On dit que peigner ou caresser longuement des cheveux donne l'oubli. Cette image et d'autres se tatouent dans ma mémoire, délicates, comme celle d'un jeune homme qui se glisse sous un métier à broder pour découvrir l'envers ou l'endroit, je ne sais pas, d'un paysage de fils de soie, de perles et de pampilles et découvre les genoux blancs de la brodeuse, des bas de coton gris qui glissent, un ventre serré dans une robe, fourreau d'arum, vert acidulé, crème et blanc bleuté. Ou encore une manche de veste en laine bleue qui dénude une épaule nacrée. Ce film d'Eléonore Faucher, Brodeuses, il faut que je le revois ; je suis encore tout émue.
Pour Eléonore, le correcteur d'orthographe propose déshonore : imbécile machine ! J'avais contemplé ce prénom pour ma fille.