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Portes et miroirs
3 octobre 2008

Lisse

                                                                                                                                                                                      ChuteAux regards offrir une surface polie. S'offrir sans aspérité. Ou non, d'ailleurs. Telle n'est pas la question du jour. Le soleil se lève, le ciel est d'ardoise, lumière grise et or. Avant le petit déjeuner j'ai lu chez Elise une ode aux origamis organiques que sont les pieds et paquets. J'aurai honte, désormais, de lui demander les pommes vapeurs ou les coquillettes, sans sauce, si elle m'offre de ce plat. Le rouge au front, je planterai ma fourchette dans la féculente substance couleur de beurre frais.  Mais je refuserai de sentir sur les bourgeons sensibles de ma langue, sur l'arête de mes dents, sur l'arche de mon palais ces tissus grenus et  vaguement élastiques. Mais passe encore de les sentir à l'intérieur de ma bouche, ou même de les mâcher. Je ne veux pas les manger. Non parce que les pieds piétinent et que l'intestin intestine, mais conceptuellement, la tripe dans mon assiette, c'est le rappel incontournable de ma mortelle condition. Je n'ai pas cette impression avec la côtelette, le saucisson ou même la sardine dont l'oeil grillé me contemple au-dessus de l'arrête dénudée quand sans autre forme de procès j'ai planté mes quenottes dans ses flancs.sardine



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