Les battements de coeurs d'Elise
Dans son jourriel ( Paroles sans musique) Elise écrit un magnifique article au sujet du projet de Boltanski, un artiste plasticien qui enregistre le tictac des palpitants de tout un chacun et archivera ses fichiers de son sur l'île d'Ejima.
Elise, en plus cette île est laide à pleurer.
Mais je me dis que finalement, les médias ont raison de parler de poésie : le battement de coeurs anonymes, une île lointaine, l'idée d'une certaine éternité, tout ça entre forcément en résonance et crée de petits séïsmes avec répliques. Je remercie Boltanski d'avoir eu cette idée sinistre et les journalistes d'en parler avec un demi sourire rêveur parce qu'ils ont incité Elise à écrire. Elle est là la beauté et la poésie, dans le texte d'Elise.
Moi je vois la scène finale des Visiteurs du soir de Marcel Carné où le diable, sous les traits de Jules Berry, tourne en grondant de dépit autour de deux amants qu'il a changé en pierre et dont le coeur continue à battre la breloque.
Je ne trouve pas cette scène-là mais la scène du banquet où Gilles (Alain Cuny) le troubadour envoyé par le diable tombe amoureux d'Anne (Marie Déa) : intensité, beauté troublante des regards.