Cuisine, kemia, alchimie
Hier, C* avait préparé une manière de kemia : minuscules beignets de courgettes, petits choux dont la pâte fine, dorée et gonflée à souhait était fourrée de saussun, une sauce à base d'amandes, montée comme une mayonnaise à l'huile d'olive, parfumée d'une pointe d'anchois, de feuille de menthe et surtout de fenouil ... divin ! Alaïs, qui se découvre du goût pour la pâtisserie avait préparé des tartelettes aux framboises, du fondant au chocolat et des cornes de gazelle. B* évoque la parenté des mots kémia, cuisine et alchimie (al- kîmiyâ) et je trouve ça d'une poésie sans fin : transmuer quelques graines en pain ou en gâteaux, c'est peut-être ça le grand oeuvre. Mais je n'imagine pas qu'une pépite d'or posée sur ma langue me procurerait une aussi délicieuse sensation qu'une bouchée de chou au saussun et je ne parle même pas du chatoyant Pommerol que j'avais dans mon verre...