Relire
Quand je m'assois à mon bureau et que je m'apprête à relire le travail de la veille, j'ai peur et le plus souvent j'ai raison d'avoir peur. C'est ça qui est terrible. Ce matin, à côté de mon clavier, il y a un petit papillon de nuit grand comme l'ongle de mon pouce, un papillon poudré de gris et de beige avec de minces antennes frémissantes ; je le trouve sympathique et le voilà qui pose une de ses pattes sur ma clé USB : est-ce un début de communication ? Ah, c'est incroyable ce que je ne vais pas chercher pour éviter de mettre le nez dans ce que j'ai écrit. Je me connais. Je sais que ce matin je vais reculer de nombreux pas, que je vais être insatisfaite et de mauvaise humeur jusqu'à ce que dans ma pelote je retrouve le bon fil. Il faut que j'écrive une heure, ensuite j'irai explorer des talus ou faire de la cuisine : pour réfléchir au tour à donner aux évènements, il n'y a que ça.