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Portes et miroirs
5 janvier 2009

Tout se met en place

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Le ciel est clair ; se mettent en place    couche après couche de nuages  d'un gris délicat ; j'attends qu'ils se métamorphosent et s'effilochent en flocons sur le sol froid. J'anticipe ce plaisir, tendre l'oreille, demain, après-demain, et imaginer d'après la qualité du silence ce que je découvrirai en ouvrant les volets : du blanc... Je fais provision de bois, je me figure une insolite balade à ski  dans ce paysage de collines et de garrigues. Je ne suis qu'humaine créature, limitée à la satisfaction de plaisirs immédiats. Un mea culpa s'impose, mais je sens qu'on me trouvera hypocrite, alors je préfère renoncer et céder à ma coupable allégresse.
Ce matin j'ai eu plaisir à revoir collègues, amis et élèves, j'étais pleine d'énergie, je ne l'ai pas encore épuisée, alors je vais continuer la montagne de copies entamée ce week-end (oui, au dernier moment...) pour demain. Et puis je vais tranquillement composer un cours autour de Hopper. Et puis je garderai du temps pour de la lecture et de l'écriture, et puis je crois qu'il sera tard, mais je sens que c'est une bonne journée, c'est toujours ça.
Alaïs est en train d'écouter une émission concernant l'impact des pesticides, de l'envoi des fusées, des résidus d'oestrogènes  (sans parler de tout le reste) sur l'environnement ; des échos me parviennent, alors que je tapote inconsciente sur mon ordinateur bourré jusqu'à la gueule de métaux toxiques : ils me poussent à la conclusion que les risques de surpopulation de la planète par la race humaine s'amenuisent de minute en minute. Dommage pour nous et ceux que nous entraînons. Les bestioles qui résisteront au désastre seront-elles sensibles à la beauté de quelques unes des traces que nous laisserons ? S'en trouvera-t-il pour penser que nous n'étions qu'une majorité d'imposteurs, dommage pour les rares coeurs purs , mais qu'au fond bon vent, de l'air, on vous a assez vu ?
Je vais me faire une tasse de thé avec ma bouilloire nucléaire ; je suis allée l'acheter au supermarché avec ma grosse voiture de bourgeoise obtuse, et, par la simple grâce de mon inutile et mesquine vie je contribue ainsi à la chute de la maison Usher.

Un peu plus tard dans la journée - Je fais une pause pour lire ce qu'on trouve dans les quotidiens en ligne ; ici, des images d'un autre monde sur des moines en Thaïlande qui vivent dans un temple avec des tigres en liberté : d'étonnantes photos, à rapprocher de celle-ci que j'adore :

Photo JMBDR

Tiger_and_rebirth

Je continue mes incantations et fumigations magiques pour faire tomber la neige, mais je crois qu'en femme-médecine, je ne vaux rien : je suis plus efficace en prof... De plus, je viens de terminer la correction d'un tas abominable de copies, je les rendrai volontiers. Et si je me faisais moniale au temple des tigres ? J'éprouve une affection particulière pour les chats.

Allons, je poursuis l'exploration du journal, soyons courageuse. Je m'épouvante.

J'ai refermé les différents journaux et je lutte plus que jamais pour continuer à croire en la douceur des choses (Hélène ?). Je mets en train un risotto aux champignons et entre deux tours de cuillère, j'ajoute une phrase ici, ou bien je me fais la conversation (Alaïs lit son Education sentimentale, la deuxième version cette fois, Bernard est plongé dans ses arcanes généalogiques).

Grâce à mon Sénomagus, une amie de fac me re-contacte. Je l'avais perdue de vue, négligente que je suis,  cherchée, pas trouvée ; il m'a fallu écrire un livre, qu'il soit édité, pour qu'elle se manifeste. De toutes les grâces que ce petit roman m'apporte, ce n'est pas la moindre.

Il paraît qu'Arte ne peut diffuser de films étrangers en VO pour des raisons de budget. Alors je regarde Breakfast at Tiffany's en VF et ça m'enchante tout de même ; c'est un de mes films préférés, j'ai toujours aimé cette manière de parler de choses graves voire tragiques de cette façon légère voilée de mélancolie. Il y a de l'élégance et du panache dans cette prise de distance ; je ne dis pas qu'il faut adopter ce mode d'expression en toutes circonstances, mais je l'apprécie infiniment.




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