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Portes et miroirs
4 décembre 2008

La recherche de l'absolu

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J'écris le titre d'abord alors que d'habitude, pour ce genre de billets, je ne l'écris qu'après avoir rédigé le texte. La recherche de l'absolu. Certains mots fascinent mon imagination : absolu, ferveur, fièvre, foi. Longtemps je suis entrée dans les chapelles et les églises alors que pour moi le ciel est trop encombré d'étoiles, de galaxies, de trous noirs et autres corps célestes pour que Dieu y ait sa place. Pourtant en pénétrant dans l'ombre de ces sanctuaires,
toujours parfumée de la même façon, j'espérais, parfois violemment, être terrassée par la foi, la ferveur, pour combler mon désir d'absolu ; depuis ça  m'a passé, je trouve même que c'est suspect, la ferveur, ça manque de retenue et de dignité. Si j'aime toujours entrer dans les églises, c'est que souvent le silence y est d'une qualité exceptionnelle : il est profond mais n'exerce pas cette pression sur les tympans que parfois l'absence totale de bruits provoque. C'est exactement le genre de silence où la musique peut se déployer sans entraves et emporter celui qui l'écoute. Je me souviens d'avoir entendu la Messa di Gloria de Puccini à la cathédrale St Sauveur à Aix. C'était un soir d'été où l'orage couvait, les applaudissements ont éclaté en même temps que la pluie, je ne savais plus ce que mes oreilles entendaient. Une messe ou un opéra, la pluie ou les applaudissements ? J'avais perdu toutes entraves. Quand j'écoute l'enregistrement de cette messe de Puccini, mon corps, mon âme (mon petit os de seiche...) se souviennent de ce concert exceptionnel et il m'importe peu, alors, que l'enregistrement ne soit pas aussi bon : il est juste le support de ma remembrance. 
Cette après-midi,  Hubert Nyssen  a évoqué pour moi les quarante-et-une émissions sur France Musique qu'il avait enregistré en 1997. J'écoute ses commentaires et j'aimerais pouvoir entendre les extraits musicaux qui les ont suscités ; il m'en copie la liste d'un clic de souris.
J'aborde la musique comme la lecture :
en boucle j'écoute  le même morceau, jusqu'à être absorbée par lui, je m'y perds (souvent, quand je vais courir au bord du lac, MP3 vissé sur les oreilles, j'en oublie d'être essoufflée ou d'avoir mal...) ; de même, j'ai tendance à lire et relire les mêmes livres : toujours ils me surprennent et cela même me surprend, alors je les relis encore. Là aussi je cherche à être absorbée, confondue, dissoute. C'est une de mes façons d'approcher l'absolu... et voilà que je retombe sur mon titre, oui cette idée me trotte dans la tête...

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