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Portes et miroirs
30 novembre 2008

un dimanche à Marseille

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Matin transparent ; je remise mes branchies au placard, respire avec gratitude l'air tout propre : il peut l'être, avec les heures de lessivage et de rinçage auxquelles il a eu droit... Je prends même mes lunettes de soleil tant la lumière me surprend, je commençais déjà à en perdre l'habitude. Aujourd'hui, destination Marseille, en touriste ; pile ou face, je gagne, c'est moi qui conduis (ça veut aussi dire que j'ai le dernier mot sur ce qu'on écoute à la radio... mais nous sommes souvent d'accord.) Un bulletin météo plutôt rassurant, les infos ne le sont pas, mais  l'habitude, toujours elle, est installée de longue date ; l'avalanche de nouvelles d'exactions, de turpitudes, de manquements, de faillites diverses est telle que je m'indigne et me calme aussitôt : c'est tout un travail, se concentrer sur ce que l'humain produit de meilleur au lieu de se laisser submerger par l'écoeurement. Un véritable exercice de méditation qui trouve sa récompense dans l'émission de Rébecca Manzoni consacrée à Marcio Faraco, auteur-compositeur brésilien plein de talent et d'humour ; il fait entendre la différence entre la voix de la guitare brésilienne, ronde, veloutée, qui susurre à l'oreille des secrets évidents et celle de la guitare espagnole,  bavarde, volubile et  qui fait penser à Pénélope Cruz dans le film de Woody Allen, Vicky, Cristina, Barcelona.
Nous arrivons chez Maurice et Elise qui nous ont préparé un périple de touristes à Marseille, marche à pied le long d'une portion du canal de Saint Julien, promenade dans le tramway tout neuf, déjeuner sur le port à la Caravelle ; un peu trop (mais non, pourquoi trop ?) de vin blanc de Cassis fait prendre à notre conversation un rythme de bossa-nova. Une jeune femme nous étonne par la beauté de son visage, sa manière d'être présente, son rire, ses belles dents. Elle semble déployer toutes les ressources de sa séduction au seul bénéfice d'un individu épais et falot. Quel est ce mystère ? Après cet intermède, nous poursuivons notre promenade et je suis bien désolée d'avoir oublié mon appareil-photo. Je décide que je reviendrai avant peu, le matin de préférence, arpenter le bitume que pourtant je n'aime guère. Mais c'est surtout la compagnie d'Elise et Maurice qui donne ces beaux contours à la ville : ils l'aiment et savent nous en faire goûter l'essence.

La pluie revient avec le soir, je remise mes lunettes de soleil et prépare mes branchies pour demain. La journée sera longue comme un lundi.


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