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Portes et miroirs
2 septembre 2008

Questions

Je n'arrive pas à me sortir cette histoire de la tête. Je suis partagée. J'ai grandi dans un monde protégé où aucun policier n'est venu à l'aube me tirer de mon lit pour une opinion, une idée, une pratique religieuse ou des papiers qui manquent. Quand, dans mon métier ou dans la vie je rencontre des fonctionnaires de la police, ce sont des gens normaux, certains sont serviables, d'autres indifférents, certains imbuvables comme les profs, les plombiers, les médecins, les boulangers, les marins-pêcheurs, les philosophes, que sais-je encore... Globalement, j'ai confiance, je n'ai pas peur, c'est ancré en moi. Mais je ne sais pas ce qui s'est passé ce soir. Avons-nous bien fait de ne pas obéir à l'instinct de méfiance qui nous empêchait de d'abandonner trop vite le terrain ?
Je voudrais revenir en arrière, avoir mieux regardé la plaque de ce policier, avoir lu son nom, avoir essayé de demander en anglais, en espagnol, en allemand à l'homme blond pourquoi il avait hurlé de cette manière.
Est-ce que j'ai fait une grave erreur ?
Le monde, je n'en connais qu'une infime partie, j'ignore beaucoup des autres fils qui en forment la trame, je suis mon propre fil, qui n'est qu'une partie de la réalité. Les fils de ces trois hommes dans la rue Jean-Delmas, que racontent-ils  ? Que se passe-t-il ailleurs, ce soir, au moment où j'ai des angoisses métaphysiques, pour l'étranger qui a hurlé ?

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