Croissance Zéro

Après avoir lu un article sur Libé qui annonce une rentrée difficile, je me renseigne sur la viabilité d'une croissance zéro.

Je sais, je sirote mon thé sur une terrasse au soleil et de temps en temps je jette un oeil alangui sur Ansouis qui émerge d'une brume légère, une île minérale baignée de lumière, roc,  maisons enroulées en colimaçon sur la colline : luxe, calme et volupté.
J'ai le privilège quotidien de pouvoir payer mes factures, d'aller au cinéma si je veux, d'acheter les livres qui me font envie.
Quand je m'agace des publicités qui m'incitent à jeter mon ordinateur, mon téléphone au bout de trois jours, je pince les lèvres et hausse les épaules en refusant de participer au gaspillage ; je vais voir des films comme Volem rien foutre al païs, mais en rentrant du boulot, je m'arrête au supermarché acheter de la lessive (certifiée ecocert, tout de même) mais aussi je donne sans compter de mon temps pour toutes sortes d'activités bénévoles (cuisiner et jouer les serveuses chez Hakuna, faire la bibliothécaire ou enseigner l'anglais à l'école primaire de mon village, endosser le rôle d'archiviste, et tout ce qui me passe par la tête et qui me donne du plaisir ; oui, je vous entends très bien : elle se donne bonne conscience, dites-vous ; vous devez avoir raison) : je suis pétrie de contradictions.

Mais tout de même, de manière intuitive, totalement naïve (je suis bien trop paresseuse pour étudier réellement le sujet, je ne fais que me poser superficiellement des questions), je me demande comment il est possible de vivre dans un univers dont les fondements reposent sur l'idée de vendre et d'acquérir toujours plus, en une course effrénée vers l'avant et qui n'est pas autre chose qu'une fuite aveugle. Renoncer à changer sa voiture tous les ans est un acte profondément anti-social, c'est tout ce que je parviens à comprendre. C'est pourquoi j'essaie de voir en quoi l'idée de croissance zéro est absurde : je trouve une étude (à acheter) sur le site Oboulo.com (ce n'est pas une plaisanterie, l'auteur cite Karl Marx et son article posté en 2007 n'a été lu que deux fois...)et une autre ici (en réalité il y a un nombre époustouflant de réponses à ma requête) ; comme je comprends ce que je lis, je me demande si tout cela est bien sérieux... Non, c'est faux, il y a des zones totalement nébuleuses pour moi, je garde donc bon espoir. Je continue à chercher, et j'essaie de réconcilier toutes mes contradictions. Je sais vous ricanez.